Hommage aux Raflés du 1er mars 1944 à Villeurbanne



Monsieur le maire de Villeurbanne(à gauche) , Monsieur le Sénateur (écharpe), Michel Castellano, Alain Sanchez, Bernard Florent et les Familles





Cette photo sera la dernière sur ce site car un grand projet auquel nous avons été associé prévoie  le déplacement du Mémorial au centre d'un jardin (seulement à 50 m) ou il sera visible par un bien plus grand nombres de personnes avec une plaque explicative complémentaire


CEREMONIE du 2 Mars 2025 à VILLEURBANNE

 Michel Castellano


Madame la Préfète,

Mesdames et Messieurs les députés,

Mesdames et Messieurs les élus régionaux et départementaux,

Monsieur le Maire,

Chers amis des associations de mémoire,

Ok Chers amis et familles.

Il y a 82 ans, ils étaient arrêtés, puis déportés.

Il y a 80 ans, ceux de nos raflés qui n'avaient pas succombé devaient encore endurer deux longs mois dans les camps de concentration.


Ces camps dont tout le monde connait l'horreur, et que certains contestent encore aujourd'hui.

Ou dont il fut dit qu'ils étaient le lieu de « détails de l'histoire... »

L'Histoire...

A leur retour, ils avaient juré « plus jamais çà » mais aussi « ni haine, ni oubli ».

L'Histoire...


La connaître, l'analyser, la comprendre pour ne pas devoir la revivre.

On aimerait que ce fût un lieu commun....

La société mondiale qui se profile aujourd'hui semble bien être l'exact contraire de ce qui devrait être si, précisément, l'Histoire avait été comprise dans toute la réalité des horreurs dont elle fut témoin.


Ce monde d'aujourd'hui, que nous montre-t-il ?

Une violence jamais atteinte depuis plus d'un demi-siècle dans les rapports entre les peuples.

Des territoires occupés  par des troupes étrangères, des enfants déportés, des civils massacrés...

Des dirigeants hélas élus qui méprisent et bafouent toutes les valeurs humaines et morales.

Un règne absolu de puissances de l'argent dont certains représentants n'hésitent pas à faire ouvertement un salut nazi. Monsieur MUSK n'étant hélas pas le seul à accomplir ce geste dans un grand pays qui pourtant combattit la barbarie hitlérienne.

Ce monde nous montre la désinformation systématique, la réécriture de l'histoire, la manipulation par les réseaux sociaux, l’ingérence dans les affaires intérieures de peuples souverains aux bénéfices des extrêmes droites racistes, antisémites, homophobes, xénophobes...


Que feraient-ils aujourd'hui nos raflés du 1er mars ?

Et toutes et tous les autres déportés ?

La réponse, ils nous l'ont déjà donnée en poursuivant la résistance au sein même de leur camp, de leur komando.

Sabotages d'ouvrages, sabotages de machines, actions symboliques comme ces petites cocardes tricolores arborées le 14 juillet 1944 à Holleichen, et que les détenues avaient avalées pour qu'elles ne tombent pas aux mains des tortionnaires SS et de leurs kapos.


Résister...

On résiste bien, on résiste mieux, quand on le fait avec la connaissance des mécanismes de l'oppression, des manigances qui s'en prennent à la liberté.

Et le maitre-mot de cette connaissance, c'est Education.


Pour que les générations montantes soient en capacité de résister, c'est à nous tous qu'il incombe de leur faire appréhender, comprendre, connaître mais aussi pratiquer positivement les outils de ces manipulations, de cette désinformation, de ces sordides calculs qui ne visent qu'à les asservir.

 

Leur donner les outils et les clefs de leur libre arbitre.

Leur donner les bases qui permettent de débusquer cette  xénophobie, ce racisme, cet antisémitisme, cette homophobie masqués derrière les discours populistes séduisants.


Savoir douter face à un texte, savoir douter face à une image, avoir conscience que quelqu'un a codifié ce message alors que l'intention cachée n'hésite pas utiliser les faiblesses de celui qui est visé par le message.


Savoir que cette prétendue Intelligence Artificielle peut certes être une aide précieuse, mais qu'elle est issue d'une programmation humaine dont les intentions ne sont pas forcément louables.


Face à cela, nous devons tous apprendre à douter perpétuellement de la sincérité des messages qui nous assaillent, qui nous saturent.

Nous devons nous appliquer  à croiser les informations, à vérifier les sources, à prendre du recul .

Nous devons l'enseigner à nos enfants, à nos petits enfants

Plus aucun jeune français, plus aucun jeune dans le monde ne devrait pouvoir être manipulé, parce que nous, leurs ainés, leurs enseignants, leurs éducateurs, leur aurons  donné les clefs, les codes, les moyens et les références de leur liberté de conscience.

Parce que vous, les élus, vous aurez donné aux circuits éducatifs, depuis l'école maternelle jusqu'à l'université, les moyens de ces enseignements vitaux pour la démocratie et la liberté.

Comment ne pas regretter qu'il faille enseigner le doute et la méfiance ?


Mais faut-il baisser les bras ?

Quel est donc l'héritage de la Résistance ?

Quel est donc le message que nous laissent les raflés du 1er mars ?

Ils nous parlent de paix, d'humanité, d'une sagesse universelle.


Mais ils nous parlent aussi de combats.

Ces combats que nous, aujourd'hui, devons mener contre les idéologies mortifères qui nous assaillent.

Ces combats, nous les devons à leur mémoire.

Je vous remercie.

 

Michel Castellano

Fils de Roger Castellano Raflé



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