Lyon Pont de la
Guillotière. 12
avril 2025
Monsieur Gregory Doucet Maire de Lyon et Louis Dreux Président de la FNACA
Grégory Doucet Maire de LYON
"Faire exister une mémoire, voilà ce qui nous
rassemble aujourd’hui.
Le 19-Mars 1962 est une date charnière, ambivalente
pour beaucoup, mais incontournable pour tous. Synonyme de soulagement pour les
uns et de calvaire pour les autres, elle a néanmoins représenté l’espoir de la
paix, après plus de sept ans d’un conflit déchirant, douloureux, marqué par la
violence, la torture, les déplacements forcés, les attentats et les
répressions.
Un conflit majeur qui longtemps n’a pas su dire son
nom.
Alors aujourd’hui, nous faisons bien plus que nommer
un lieu, nous inscrivons dans l’espace public la trace vivante d’une mémoire
trop longtemps refoulée. Un acte de respect, de courage, de paix et de fidélité
aux valeurs républicaines."
Sylvie Tomic Adjointe au Maire de LYON
"Le 19 mars 1962 : une mémoire longtemps tue,
aujourd’hui gravée dans l’espace public lyonnais
Ce samedi 12 avril, nous avons inauguré l’esplanade du
19 mars 1962 à Lyon, près du pont de la Guillotière dans le 3e arrondissement.
Ce nom, désormais inscrit dans notre ville, porte une mémoire complexe : celle
de la guerre d’Algérie, de ses souffrances, de ses silences, mais aussi de ses
promesses de paix.
En présence de nombreux élèves, de leurs enseignants
et de leurs familles, de porte-drapeaux fidèles, d'anciens combattants, de
citoyens, d’associations et de représentants consulaires, cette cérémonie a été
profondément émouvante.
Un immense merci à la FNACA, et en particulier à Louis
Dreux, pour son engagement indéfectible. Merci aux anciens combattants, aux
porte-drapeaux toujours présents, aux écoles mobilisées pour faire vivre cette
histoire dans les cœurs des plus jeunes.
Le 19 mars n’est pas une célébration triomphale. C’est
une date ambivalente – de soulagement pour certains, de calvaire pour d’autres.
Mais elle constitue un jalon historique essentiel, reconnu par la République
comme journée nationale du souvenir depuis 2012.
À Lyon, cette mémoire est singulière. Notre ville fut
à la fois lieu de répression coloniale et de solidarité anticoloniale. Elle a
été marquée par les tensions, les engagements, les tragédies aussi, qui ont
traversé les familles des deux rives de la Méditerranée.
C’est pourquoi nous avons fait le choix d’une
politique mémorielle apaisée, lucide et inclusive, qui ne hiérarchise pas les
douleurs, mais qui les reconnaît toutes : celles des appelés du contingent, des
harkis, des pieds-noirs, des militants indépendantistes, des civils algériens
et français.
La mémoire ne se divise pas. Elle se construit
ensemble, dans la justice, la vérité et la transmission.
Comme le disait Gisèle Halimi : « On ne se réconcilie
pas avec le silence. Mais avec la justice et la mémoire. »
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