Nécrologie



   Ce lundi 29 juin 2020, les obsèques de notre ami René HORNER, Résistant, Déporté à Neuengamme (Mtl 36459) ont eu lieu en présence de sa famille entourée de Personnalités et de nombreux amis
  Un hommage lui a été rendu au funérarium Berthelot à 11 h 00, la cérémonie a été clôturée par l'interprétation à cappella du Chant des Marais par ses petites nièces, Esther et Noémi, puis l’inhumation dans l'intimité familiale eu lieu à Montcony (S & Loire)

Le 28 février 2020 les insignes d'Officier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur lui avait été remis par M° Ugo Iannucci avocat honoraire, ancien bâtonnier


LEGION D’HONNEUR
ANCIEN DEPORTE DU CAMP DE CONCENTRATION DE NEUENGAMME


Grade : Officier


Nom/prénom             : HORNER  René  Jean
Né le                           : né le 27 octobre 1923
Né à                            : LYON  69002


Matricule de déporté  : 36 459
Date d’Arrivée           : 18 juillet 1944
Kommandos               : Hambourg (kommando de déminage)
Libération                   : 1 mai 1945, à Sanbostel

Attestation appartenance FFI                                               oui
Attestation attribution carte CVR                              091318
Attestation attribution carte de déporté                      101531212



Monsieur René HORNER  FTP en Corrèze (région d’Ussel), il participe à de nombreuses opérations de sabotage, avec le détachement de la Tourette, sous les ordres du Capitaine GERMAIN
Le 26 septembre 1943, à 9 h 20 le matin,  le camp situé dans le bois des 3 Faux, est attaqué par les GMR et les Allemands, la compagnie (120 maquisards) se replie dans la nuit vers Lacourtine (Creuse).
Au matin un détachement de 12 hommes est formé pour retourner chercher au camp du matériel abandonné la veille en hâte, mais les troupes allemandes, restées sur place, les encerclent et les attaquent. 7 Résistants sont tués, 5 sont faits prisonniers dont René Horner.
Le jour même, il est emmené au camp militaire de Lacourtine, puis à la prison de Limoges ou il arrive à 18 h 00.
Interrogé par la Gestapo le lendemain, il est séparé de ses camarades et reste à la prison de Limoges jusqu’au 28 octobre 1943, date de son transfert, menotté et encadré par des allemands, à la prison de Fresnes (il a eu 20 ans la veille).
Le 29 juin 1944, soit 8 mois plus tard, il est envoyé à Compiegne-Royallieu.
Embarqué le 15 juillet 1944 avec 1500 autres détenus, il arrive à Neuengamme, près de Hambourg,  le 18 juillet 1944.
Il ne reste que 8 jours au camp central, le 28 juillet il est emmené avec 60 de ses camarades à la prison de Hambourg, affecté au Sprech kommando (kommando de déminage)
Par équipe de 6 déportés, sans horaire précis, de jour comme de nuit, une heure après chaque bombardement, (2 à 3 par jour), ils devaient travailler à déterrer les bombes non explosées (défectueuses ou à retardement) pendant parfois 15 h d’affilées
Sur le groupe de 60, 28 de ses camarades furent tués et 26 furent blessés.

A la fin de la guerre devant l’avance des troupes alliées, les déportés sont évacués des camps. La prison de Hambourg est vidée. Il se retrouve, avec environ 2000 déportés venus de différents camps, dans une bâtisse sur les bords de l’Elbe, Schbalin strass
A ce moment nous restons 4 équipes de 6 hommes qui continuent le déminage
Puis au environ du 15 avril 1945 transfert, en train et à pied, à Sanbostel. Vers le 28 avril j’ai ressenti les premiers symptômes du typhus. Le 1 mai 1945 le camp est libéré par les Anglais qui me transportent à l’hôpital de Bisburg.
Le 9 juin 1945 j’étais rapatrié à Paris par avion militaire.

A son retour à Lyon, il tente de répondre aux questions de sa famille, de ses amis mais à ce moment il lui est impossible de parler des horreurs du système concentrationnaire.
Puis le temps passant, il mesure, comme nombres de ses camarades, la nécessité de faire connaitre leur terrible expérience.

En octobre 1945, à la création de la FNDIRP, il adhère et participe au comité directeur, à la commission des fêtes.
Adhérent de l’Amicale de Neuengamme.
A Lyon, responsable de la section du 7ème A, il devient Président de l’Association Départementale de la FNDIRP, de 1988 à 2013 


1°) il organise toutes les manifestations du Souvenir en étroite collaboration avec toutes les municipalités des communes où avaient eu lieu des arrestations.  Il a le plus souvent pris la parole pour décrire l’indescriptible infortune qui leur avait été réservée.  Il a très souvent suscité et assisté en tant que Président aux offices religieux à la mémoire des déportés disparus ; et prononçait un éloge funèbre lors de l’enterrement de l’un de ses camarades ;
2°) il assure un lien social fort, amical et fraternel, avec les déportés rescapés de  tous les camps et particulièrement de Neuengamme
3°) il participe à l’organisation de congrès nationaux et de colloque pour la Mémoire (voir PJ)

4°) il réalise  une interview filmée sur sa captivité pour le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon : cette intervention fait partie de plus de 700 documents sur le sujet actuellement disponible (chantal.jorro@mairie-lyon.fr)
5°) il vulgarise la déportation dans les collèges et lycées en assurant des présentations et des exposés sur toutes les étapes de cette organisation de la mort : arrestations, convois, grand camp de Neuengamme, kommandos, libération, souvenirs des morts et disparus.
6°) il participe au Concours National de la Résistance et de la Déportation en tant que membre du jury.
8°) il rédige durant toute cette période, en plus de ses interventions à l’occasion de cérémonies, de commémorations, de remises de décorations ou autres au cours desquelles il évoquait le sujet de la déportation, plusieurs articles à destination de la presse ;
9°) il a été décoré de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre avec palmes, de la Légion d’Honneur (Chevalier nov 1976)

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